Les agriculteurs s’engagent dans l’agriculture de précision – « smart farming »- et deviennent pilotes de drones. Ces 5 dernières années, les drones sont entrés dans le quotidien des agriculteurs du monde entier. Les géants chinois DJI et XAG intensifient leur production et forment les paysans au pilotage des drones pour accroître leurs récoltes. Les champs américains sont déjà survolés par des drones qui volent en formation. Prises de vues aériennes, surveillance des cultures, épandage… les utilisations sont multiples et les avancées technologiques promettent encore plus de fonctions.
Un drone agricole, pour quoi faire ?
- Surveiller les cultures
Les surfaces de culture des exploitations agricoles sont de plus en plus étendues. C’est pourquoi le suivi en devient d’autant plus complexe.
En France, pour l’instant, les drones sont essentiellement utilisés pour la surveillance des cultures grâce aux prises de vues aériennes.
Les drones sont équipés de caméras, appareils photos et autres capteurs. Ils survolent les champs et permettent ainsi de suivre l’évolution et la croissance des plantes.
Les drones sont capables, par exemple, de localiser et d’identifier d’éventuelles zones de stress dues à un manque d’eau, un problème de germination dans une zone précise ou un secteur abîmé par du gibier.
Les nouvelles générations de drones sont aussi utilisés pour :
- Distribuer des semences
- Pulvériser des fertilisants ou amendements
- Pulvériser des pesticides ou herbicides
- Faire des relevés topographiques
- Évaluer le rendement
- Larguer des parasites contre des insectes nuisibles (Exemple : largage de trichogrammes contre la pyrale du buis)
- L’imagerie multi-spectrale et hyper-spectrale (rayonnements ultraviolets et infrarouges). Caméras thermiques.
- La photogrammétrie (représentation 3D). Certains drones récents ont des radars numériques omnidirectionnels.
Quels sont les avantages des drones agricoles ?
La précision
L’intelligence embarquée dans les drones permet d’établir précisément le périmètre de son champ d’action.
Le drone quadrille une zone clairement définie par le pilote grâce aux commandes directes ou aux données GPS.
Cela facilite une intervention ponctuelle et limitée dans l’espace.
Les plus intelligents et autonomes évitent seuls les obstacles.
La rapidité
L’Agras T20, l’un des derniers modèles du fabricant chinois DJI, peut couvrir 12 hectares de terrain par heure !
Il est équipé d’un réservoir de pulvérisation de 20 litres.
L’exploitation des données
Les données recueillies par les drones sont précieuses. Leur exploitation permet à l’agriculteur d’estimer le rendement de ses terres, d‘anticiper les problèmes et de les traiter au mieux.
L’accessibilité
Le drone permet de contrôler des parcelles difficilement accessibles ou en pente.
Là ou un tracteur aurait écrasé les cultures, le drone, lui, les survole simplement.
L’agriculteur et pilote de drone peut vérifier l’état de ses plantes sans se déplacer et risquer de piétiner ou compacter les sols.
Le respect de l’environnement
La programmation et la précision des drones agricoles permettraient d’éviter le surdosage de traitement ou un ensemencement inégal sur une parcelle.
Le besoin en pesticide ou herbicide est localisé. L‘intervention est ciblée et non plus généralisée à tout un champ.
Une meilleure gestion des intrants
Selon les fabricants, les drones agricoles permettraient de réduire de 30% à 50% l’usage des produits chimiques.
En outre, l’agriculteur-pilote peut rester à l’écart des champs pendant que le drone pulvérise les traitements. Il préserve ainsi sa santé.
L’autonomie des drones, un frein à leur utilisation ?
Le principal reproche fait aux drones est leur faible autonomie. Elle se compte la plupart du temps en minutes. Les fabricants travaillent sur des projets de batteries longues durées.
En solution intermédiaire, certains modèles sont équipés de batteries amovibles. D’autres fonctionnent de façon hybride avec essence et électricité.
La start-up française Abelio a, quant à elle, créé un drone solaire.
Bon à savoir :
Pour pouvoir filmer ou photographier avec un drone professionnel en France, vous devez faire une déclaration à la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). Même si vous filmez uniquement sur votre propre exploitation.
Deux règlements européens s’appliquent depuis le 31 décembre 2020. Pour les consulter cliquez ici.
