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Certification HVE, un essor ambitieux

HVE (Haute Valeur Environnementale) est le plus haut niveau de certification environnementale attribuée aux exploitations agricoles françaises. Elle est basée sur des critères relatifs à la biodiversité, les stratégies phytosanitaires, l’irrigation et la fertilisation. Mis en place en 2012, le dispositif a pour objectif de certifier et valoriser 50 000 exploitations respectueuses de l’environnement d’ici 2030. Le nombre d’exploitations HVE a plus que triplé entre janvier 2019 et 2020.

 

La filière végétale en tête des certifications HVE

 

Loin devant la filière animale, au 1er janvier 2020, la filière végétale représentait déjà à elle seule 97% des exploitations certifiées HVE.

Le poids de la viticulture est très important avec 82% des certifications. Il est vrai que le mouvement des Vignerons Indépendants de France soutient le projet depuis son lancement. Si bien qu’il crée en 2018 l’Association pour le développement de la HVE.

Les autres filières du végétal s’engagent elles aussi : l’arboriculture 7%, les grandes cultures 5%, le maraîchage 2.5%, l’horticulture 0,5%

La croissance est rapide. En effet, le nombre total d’exploitations certifiées HVE est passé de 1 518 au 1er janvier 2019 à 5 399 au 1er janvier 2020.

 

Un crédit d’impôts accordé aux exploitations HVE

 

Le 3 septembre 2020, le gouvernement a présenté son Plan de Relance. Il a annoncé la création d’un crédit d’impôts accordé aux exploitations HVE. Les modalités sont en cours de négociation.

Parmi les mesures en faveur de la transition agroécologique, le gouvernement a également annoncé : la plantation de 7 000 km de haies, une prime à la conversion des agroéquipements, un renforcement du fonds Avenir Bio.

Soit, au total, 1,2 milliard d’euros consacré à la transition agricole.

 

HVE, une démarche volontaire

 

La certification HVE est issue d’une démarche volontaire. Les exploitations s’engagent dans une démarche respectueuse de l’environnement naturel de leurs cultures. La demande de certification peut être individuelle ou collective.

La Commission Nationale de Certification Environnementale (CNCE) a été créée en octobre 2011.  Elle a défini le cadre de 3 niveaux de certifications environnementales. HVE correspond au niveau 3, le plus élevé.  La certification est accordée pour 3 ans.

  • Niveau 1 :

L’exploitant réalise son bilan de « conditionnalité » basé sur  : l’environnement, la santé des végétaux et les BCAE (Bonnes Conditions Agricoles et Environnementales). Il fait valider ce bilan par un organisme habilité ou un conseiller SCA (Système de Conseil Agricole). L’exploitant effectue une auto-évaluation de son exploitation au regard du niveau 2 et 3.

  • Niveau 2 :

L’exploitation répond à 16 exigences en lien avec l’environnement. Un organisme certificateur fait 3 évaluations :  initiale, intermédiaire et de renouvellement à l’issue de la 3ème année.

  •  Niveau 3 : Haute Valeur Environnementale :

Certification basée sur des critères liés à la fertilisation, l’irrigation, la biodiversité et les traitements phytosanitaires, faible dépendance aux intrants. Il existe 2 options : A (selon 4 critères thématiques) et B (selon 2 critères globaux). Les différents indicateurs de ces 2 options ne modifient pas la valeur de la certification. L’exploitation agricole est certifiée HVE dans son ensemble.

Là aussi, un organisme certificateur fait 3 évaluations : initiale, intermédiaire et de renouvellement à l’issue de la 3ème année.

 

HVE et Bio : l’embarras du choix pour le consommateur ?

 

Comparaison Bio et HVE Pommes étiquettes
©A.Nacolis

 

De nombreux (trop nombreux ?) logos, certifications et labels figurent sur les produits de consommation. Publics ou privés, sérieux ou fantaisistes. Dans ce cas, difficile de s’y retrouver pour le consommateur.

 

  • HVE et Bio, des valeurs communes

 

Les certifications HVE et Bio sont issues de dispositifs publics. Elles visent à réduire l’impact de l’activité agricole sur l’environnement. Elles valorisent des produits et pratiques agricoles préservant l’écosystème naturel.

Des organismes certificateurs contrôlent le respect du cahier des charges de chaque dispositif. Ce sont des organismes indépendants agréés par l’État.

 

  • Des différences entre Bio et HVE

 

La production biologique garantit l’absence d’utilisation d’OGM et de produits chimiques de synthèse. Cependant, les traitements sont autorisés, notamment ceux à base de souffre et de cuivre dont les impacts environnementaux sont actuellement soumis à expertise. Selon une enquête Harris Interactive réalisée 2016, 1 Français sur 2 pense que l’agriculture biologique n’utilise pas de pesticides.

 

Un atout : la certification française AB est reconnue par 97% des français (Baromètre Agence Bio-CSA) . Elle est facultative.

 

Un cadre réglementaire européen définit la certification Bio. Il respecte des normes environnementales élevées. Elles sont basées sur les cycles naturels, la santé du sol, des végétaux et l’eau.

 

Le logo européen, Eurofeuille , est devenu obligatoire depuis 2010. Les consommateurs le connaissent bien. Il figure sur tous les produits d’origine européenne contenant 100% d’ingrédients issus de production biologique. Pour les produits transformés, au moins 95% de produits agricoles biologiques.

 

HVE, une certification française « d’exploitation »

 

La certification concerne l’ensemble de l’exploitation agricole et ses zones naturelles. Avec pour but d’avoir : Une biodiversité préservée (haie, bosquet, bandes enherbées…). Une vie des sols favorisée (fertilité des parcelles). Une faune utile encouragée (pollinisateurs). Des intrants limités (moins de traitements).

La CNCE (Commission Nationale de Certification Environnementale) définit le cahier des charges de la certification. Cette commission se compose de représentants de l’État français, de syndicats agricoles, d’associations agréées pour la protection de l’environnement, de la distribution, de l’industrie agro-alimentaire et d’organisations de consommateurs.

 

 

HVE, un logo peu connu :

« Issu d’une exploitation Haute Valeur Environnementale ».

 

Il est encore peu connu des consommateurs. Utilisé pour les produits bruts ou transformés. Pour un produit transformé, il doit être constitué à 95% de matières premières issues d’exploitations HVE.

 

Pomme certifiée HVE et Bio

 

  • Des complémentarités

 

Les certifications HVE et Bio peuvent être complémentaires. En effet, une même exploitation agricole peut être à la fois Bio et HVE. Un agriculteur certifié Bio peut vouloir valoriser les éléments naturels maintenus sur son exploitation (haie, bosquets) et demander la certification HVE.

 

HVE, une clef d’entrée pour les nouveaux marchés ?

 

Démarche volontaire au départ, HVE pourrait devenir une condition d’entrée sur le marché.

Les tendances de consommation montrent la volonté de soutenir l’agriculture française et de préserver l’environnement. Ainsi, la grande distribution plébiscite la certification HVE pour les valeurs qu’elle porte. Nouvel axe de développement, HVE offre les garanties environnementales recherchées par le consommateur tout en assurant de plus grandes capacités de production que le Bio. Les grandes enseignes s’engouffrent dans ce nouveau créneau porteur, à côté du Bio. À grand renfort de communication, les distributeurs lancent leurs produits HVE  (Leclerc a choisi la certification HVE pour ses fruits et légumes en marques propres, Intermarché a lancé en juin 2020 une tomate cerise française HVE, …).

 

Cet engouement pourrait bien accélérer l’essor de la certification. La mention HVE, encore mal connue du grand public, pourrait bénéficier des stratégies de communication des grandes enseignes.