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Sécheresse et interdiction d’arroser votre jardin : comprendre la restriction d’eau

Tout allait merveilleusement bien pour vous. Votre potager promettait une récolte abondante, vos massifs de fleurs étaient luxuriants et votre pelouse était verdoyante. Vous étiez un jardinier comblé, en admiration devant votre nouveau système d’arrosage automatique. Et puis voilà que, ô rage, ô désespoir, tout bascule : on vous interdit d’arroser vos plantations ! La sécheresse, celle qui semblait ne concerner que les autres, s’immisce dans votre quotidien. Alors, plutôt que de tenter d’irriguer votre jardin avec vos larmes de chagrin, voici quelques pistes pour mieux comprendre les mesures de restriction d’eau et pourquoi elles sont devenues inévitables.

Qu’est-ce qui caractérise une sécheresse ?

L’INRAE distingue trois catégories de sécheresse :

 

La sécheresse météorologique

Elle se caractérise par un déficit prolongé des précipitations.

 

La sécheresse agricole (édaphique)

C’est celle dont on entend le plus souvent parler dans les médias, car elle impacte directement la production végétale et animale. Elle résulte d’un manque d’eau dans le sol et est évaluée grâce au bilan hydrique (bilan entre les précipitations et l’évaporation) et grâce à la Réserve Utile des sols (RU).

 

La sécheresse hydrologique

Elle correspond aux bas niveaux des nappes phréatiques et des retenues d’eau, ainsi qu’au déficit du débit des cours d’eau. Elle impacte donc l’Écologie en général, les écosystèmes en particulier (eau=milieu de vie) et l’Économie (eau=ressource).

Les mesures de restriction d’eau : qui les définit ?

Ce sont les articles R. 211-66 et R. 211-67 du Code de l’Environnement qui fixent les quatre niveaux de gravité de sécheresse, puis ce sont les préfets qui déterminent et imposent les mesures de restriction par arrêté.

Ainsi, l’arrêté préfectoral est défini selon un cadre légal commun à l’ensemble du territoire. Cependant, chaque préfet peut adapter les mesures de restriction à la situation hydrologique locale et selon l’évolution de la situation. Il peut également accorder des dérogations ponctuelles.

Il est à noter que les arrêtés sont prescrits pour une zone déterminée et une période limitée, mais les mesures de restriction peuvent être renouvelées si besoin.

Les seuils d’alerte : de la simple vigilance au niveau de crise

Niveau I : Vigilance

À ce stade, les pouvoirs publics informent et sensibilisent la population sur un éventuel risque de manque d’eau. Ce premier niveau de gravité est déclenché lorsqu’il y a un déficit en eau et qu’aucune pluie significative n’est annoncée prochainement.

Chacun est incité à être plus vigilant sur sa propre consommation d’eau et est encouragé à la réduire.

Niveau II : Alerte

L’alerte est déclenchée lorsqu’un usage habituel de l’eau n’est plus possible et que la sécheresse occasionne des dysfonctionnements. C’est le seuil des premières restrictions. Le préfet donne la priorité à la santé, à l’approvisionnement en eau potable, à la sécurité civile et à la préservation des écosystèmes aquatiques.

C’est à ce niveau d’alerte que l’on peut vous demander de respecter des horaires stricts pour arroser votre pelouse ou votre jardin.

Ainsi, au seuil d’alerte, l’arrosage des massifs fleuris, gazons et des potagers est interdit de 11h à 18h minimum.

Les agriculteurs sont contraints de réduire le volume d’eau utilisé ou le nombre de jours d’arrosage.

Niveau III : Alerte renforcée

Les restrictions s’accentuent progressivement et sont adaptées aux différents usages. Les limitations se font plus fortes pour l’arrosage des jardins et des espaces verts et peuvent aboutir à une interdiction complète.

L’arrosage des pelouses et des massifs fleuris devient interdit.

L’arrosage des jardins potagers est interdit de 9h à 20h, minimum.

Les prélèvements à usages agricoles sont réduits de plus de la moitié ou limités à 3,5 jours par semaine maximum.

Niveau IV : Crise

Les prélèvements d’eau sont exclusivement réservés aux usages prioritaires (eau potable, sécurité civile, santé et salubrité).

Même les agriculteurs ne sont plus autorisés à arroser.

Que risquez-vous en cas de non-respect des restrictions ?

Si vous arrosez en dehors des horaires autorisés, ou si vous ne respectez pas les interdictions, vous vous exposez à des sanctions (et aux regards outrés de vos voisins !). En effet, en tant que particulier, passer outre les restrictions préfectorales peut vous coûter une amende de 1.500€. Et sachez qu’en cas de récidive, le montant peut grimper jusqu’à 3000€.

Pour les entreprises (personnes morales), l’amende peut atteindre 7.500€.

À bon entendeur…

Comme il n’est pas toujours simple de savoir où on en est avec les restrictions temporaires, vous pouvez consulter le site Propluvia. Il répertorie tous les arrêtés, département par département, et est actualisé tous les jours.

Sources :

Propluvia

INRAE

► Ministère de la transition écologique

Mémento sécheresse

Guide sécheresse