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Vendeur d'ombre : un métier d'avenir dans le secteur du végétal ?

Vendeur d’ombre : un métier d’avenir dans le secteur du végétal ?

Selon Météo France, durant les prochaines décennies, notre pays va devoir faire face à des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes. C’est inéluctable. Conséquence du changement climatique, ces périodes d’ensoleillement intense sont sources de stress pour les plantes puisqu’elles occasionnent des échaudages, des grillures et des contraintes hydriques. Le réchauffement climatique est rapide et les plantes n’ont plus le temps de s’adapter. Les professionnels s’organisent pour proposer des solutions d’ombrage qui protègent les végétaux et les hommes des morsures du soleil.

Intelligence artificielle, start-up et ombrage dynamique

Les solutions numériques et connectées se multiplient pour développer, simplifier, améliorer et protéger le rendement ou la qualité des cultures. L’ombrage dynamique est un nouvel axe de développement.

Dans le domaine de l’horticulture, la solution d’ombrage la plus innovante est certainement celle de la Start-up française Ombrea. En effet, depuis 2016, cette entreprise engagée dans l’éco-conception a développé un système intelligent d’ombrières de plein champ. Le dispositif repose sur un système de panneaux se déployant et se refermant au-dessus des cultures, selon les besoins.

Ainsi, la structure évolue en fonction des données météorologiques collectées par les capteurs installés sur le système (humidité, température, lumière). L’ensemble est géré par des algorithmes prédictifs, conçus pour anticiper les risques climatiques.

D’après une étude réalisée en collaboration avec l’institut Astredhor Méditerranée, en trois ans, ce système d’ombrières intelligentes aurait permis d’économiser jusqu’à 30% d’eau pour la culture de pivoines de pleine terre.

Paysagistes urbains et projets d’îlots de fraîcheur

Avec leur type d’occupation des sols, leurs matériaux de construction, leurs infrastructures et leur densité de population, les villes sont devenues particulièrement vulnérables au réchauffement climatique. Pour lutter contre ces îlots de chaleur et éviter les phénomènes de surchauffe, le végétal semble être la solution idéale. Encore faut-il réussir à concevoir des aménagements durables, fonctionnels et compatibles avec le bâti déjà existant.

C’est là tout le défi des nouveaux paysagistes urbains, et autres architectes paysagers, qui doivent augmenter la densité végétale au cœur des villes et créer ainsi de nouvelles zones de fraîcheur. Dans cette lutte contre l’élévation de la température, chaque strate végétale a son importance, mais les arbres et leur ombrage sont de loin les plus précieux des alliés.

Crédits : CEREMA

Cultiver à l’ombre des arbres : le renouveau de l’agroforesterie

L’agroforesterie est une pratique ancestrale qui consiste à intégrer des arbres dans les surfaces de cultures agricoles, ou en bordure. Cette pratique avait presque disparu de nos campagnes avec le remembrement du milieu du 20ème siècle. Pourtant, elle revient en force aujourd’hui et semble être une évidence face au dérèglement climatique et au recul de la biodiversité.

En effet, associés aux cultures, les arbres ont des effets brise-vent et parasol qui favorisent le maintien de l’humidité de l’air et diminuent le stress hydrique. De plus, l’ombre portée sur la parcelle génère un « microclimat » favorable au développement de la faune et de la flore locale.

Fin 2015, le ministère de l’Agriculture a lancé le plan national de développement pour l’agroforesterie.  En juin 2021, le rapport d’évaluation de ce plan de développement soulignait le dynamisme des acteurs de la filière et de leurs actions.

Peintures et filets d’ombrage : toujours d’actualité

La gamme est large et les fournisseurs sont nombreux sur ce créneau de vente. En effet, plus classiques et pouvant être utilisés à plus petite échelle, les peintures pour serres et les filets d’ombrage sont plus que jamais d’actualité. Ils s’adressent aussi bien aux professionnels qu’aux particuliers. Leur installation, simple, prévient directement les risques de brûlures des plantes et réduit presque instantanément la température.

Concernant la peinture, l’ombrage est ajustable en fonction de la dissolution du produit ou de sa composition. En effet, certaines peintures sont photoselectives et filtrent plus ou moins la lumière bleue, rouge, verte et jaune. Pour une protection optimale, il est donc nécessaire d’adapter la peinture sélectionnée à la culture envisagée. Afin de limiter l’impact environnemental de ce type de peinture, il est conseillé de privilégier les références sans résidus toxiques.

Quant aux filets d’ombrage, ils sont adaptés au maraîchage, à l’horticulture et à l’arboriculture. Les indices d’ombrage permettent de sélectionner le filet en fonction des attentes et des plantes.

Traditionnelles ou innovantes, les solutions d’ombrage répondent aux enjeux climatiques d’aujourd’hui et de demain. Un peu partout, les initiatives se multiplient pour préserver nos conditions environnementales en limitant l’impact de la hausse des températures. Les vendeurs d’ombre entrent dans la lumière.

Sources :

►Conférence Salon du végétal 2022. Intervenant : M. Jérôme Coutant, ASTREDHOR méditerranée.

Ombrea

Ministère de l’Agriculture